DPE location : Quels enjeux et obligations pour les propriétaires ?

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Le DPE location ou Diagnostic de Performance Énergétique pour la location est un outil clé pour évaluer la consommation énergétique d’un logement ainsi que ses émissions de gaz à effet de serre. Obligatoire depuis 2007 pour toute mise en location, il permet d’anticiper les coûts liés à l’énergie et informe les propriétaires bailleurs sur les travaux nécessaires pour améliorer la qualité énergétique de leur bien.

Avec près de 5,2 millions de logements classés F et G en France en 2023, considérés comme des passoires thermiques, la réglementation devient de plus en plus stricte. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2023, la location des biens affichant une consommation énergétique excessive (plus de 450 kWh/m²/an) est interdite. Les propriétaires concernés doivent entreprendre des travaux de rénovation énergétique pour éviter des sanctions telles que l’annulation du bail ou des dommages-intérêts.

Le respect du DPE location est donc essentiel pour garantir des logements conformes, protéger l’environnement et répondre aux attentes des futurs locataires. Découvrez dans cet article tout ce qu’il faut savoir pour vous conformer aux exigences en vigueur et anticiper les évolutions à venir.

Le DPE en location : définitions et obligations légales

Face à une réglementation de plus en plus exigeante, le diagnostic de performance énergétique (DPE) s’impose comme un élément central dans la location immobilière. Pour garantir des logements conformes et limiter les utilisations excessives d’énergie, il est essentiel de comprendre ce document clé et ses implications.

Qu’est-ce que le diagnostic de performance énergétique ?

Le diagnostic de performance énergétique (DPE) est une évaluation obligatoire qui mesure la dépense énergétique d’un logement et ses émissions carbones. Son objectif principal est de sensibiliser à la qualité énergétique du bien, tout en encourageant les travaux d’amélioration énergétique.

Ce diagnostic classe les biens sur une échelle allant de A (très performant) à G (très énergivore), à travers deux indicateurs clés :

  • La consommation d’énergie finale, exprimée en kWh/m²/an.

  • Les émissions de carbone, exprimées en kg CO₂/m²/an.

Les logements classés F et G, souvent appelés passoires thermiques, présentent une dépense énergétique excessive et sont désormais visés par des interdictions progressives de location. En France, ils représentent encore 17% du parc immobilier, ce qui en fait une priorité pour la transition écologique.

image illustrant les classes énergétiques d'une habitation selon le dpe location

Voici un tableau illustrant les différentes classes énergétiques du DPE, ainsi que l’impact de chaque classe sur la consommation énergétique et les travaux de rénovation nécessaires pour améliorer la performance d’un logement :

Classe énergétique

Consommation énergétique (kWh/m².an)

Émissions de gaz à effet de serre (kgCO₂/m².an)

Impact sur la location

Travaux de rénovation nécessaires

A (Très performant)

< 50

< 5

Très attractif pour les locataires

Aucun ou très peu de travaux, maintenir les équipements

B(Performant)

51 – 90

6 – 10

Bon potentiel locatif

Isolation légère, systèmes de chauffage économes

C (Moyenne performance)

91 – 150

11 – 20

Attirant, mais moins que A et B

Amélioration de l’isolation, optimisation du chauffage

D (Moyenne faible)

151 – 230

21 – 40

Moins attractif, mais toujours louable

Rénovation de l’isolation, remplacement des systèmes de chauffage

E (Passoire thermique)

231 – 330

41 – 60

Risques de moins en moins louable

Isolation complète, remplacement du système de chauffage

F (Passoire thermique)

331 – 450

61 – 80

Interdiction de location d’ici 2028

Rénovation complète de l’isolation et des équipements

G (Très mauvaise performance)

> 450

> 80

Interdiction de location d’ici 2025

Rénovation complète et améliorations substantielles des systèmes énergétiques

Ce classement, figurant sur les annonces immobilières, est indispensable pour informer le locataire et respecter les obligations légales des bailleurs. Un logement classe F ou G peut également entraîner une dévalorisation du bien sur le marché, soulignant l’importance de connaître son DPE et d’en améliorer les résultats.

Les obligations légales pour les propriétaires bailleurs

Conformément au Code de la construction et de l’habitation, tout logement mis en location doit disposer d’un DPE valide. Ce document doit être inclus dans le dossier de diagnostic technique (DDT) remis au locataire lors de la signature du bail. Les résultats du DPE, tels que la classe énergétique et les émissions carbones, doivent également figurer dans l’annonce immobilière.

Depuis le 1er janvier 2023, les logements de catégorie G, avec une utilisation d’énergie finale supérieure à 450 kWh/m²/an, sont interdits à la location. Cette mesure sera élargie progressivement :

  • 2025 : interdiction de louer des biens dans la classe G.

  • 2028 : interdiction pour les biens de catégorie F.

  • 2034 : interdiction pour les biens de type E.

(Source : Ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des territoires

Ces échéances imposent aux bailleurs de réaliser des travaux énergétiques pour éviter des sanctions telles que l’annulation du bail ou des dommages-intérêts. Ne pas respecter ces obligations peut également entraîner une dévalorisation du bien sur le marché, réduisant son attractivité vis-à-vis du locataire.

Ces nouvelles exigences soulignent l’importance d’anticiper et de se conformer aux normes pour garantir des habitations performantes et durables.

Les sanctions en cas de non-respect du DPE

Le non-respect des obligations liées au DPE peut entraîner des conséquences juridiques graves pour les bailleurs. La réglementation vise à garantir des habitations conformes et une information transparente pour les futurs occupants. Les sanctions en cas de non-conformité au diagnostic de performance énergétique sont multiples et peuvent avoir un impact financier et juridique important.

Annulation du bail  

En cas de logement non conforme, le locataire peut demander l’annulation du bail si le DPE n’a pas été réalisé ou si le bien est classé F ou G et ne respecte pas les exigences minimales de dépense énergétique. Cela peut entraîner des frais supplémentaires pour le propriétaire et des complications dans la gestion de son bien immobilier.

Dommages et intérêts

Si le logement ne respecte pas les normes exigées, le locataire peut également exiger des dommages et intérêts. Le propriétaire peut être tenu responsable des coûts supplémentaires dus à une utilisation énergétique excessive ou à une mauvaise gestion d’émissions de dioxyde de carbone.

Dossier de diagnostic technique incomplet

Un dossier de diagnostic technique (DDT) incomplet ou incorrect peut entraîner des sanctions administratives. Le propriétaire-bailleur devra s’assurer que le DPE est bien effectué par un diagnostiqueur certifié et qu’il est inclus dans le DDT. Des diagnostics erronés ou manquants peuvent également conduire à une réévaluation du loyer ou à une action en justice de la part du locataire, notamment en cas de dépassement des seuils d’usage énergétique.

Les propriétaires doivent ainsi prendre les mesures nécessaires pour améliorer l’efficience énergétique de leurs biens et se conformer aux exigences légales sous peine de sanctions financières et juridiques.

Image d'un professionnel RGE évaluant le DPE location et remplissant le dossier de diagnostic technique DDT

Influence du DPE sur le marché immobilier locatif

Le diagnostic de performance énergétique (DPE) joue un rôle crucial dans l’attractivité des biens proposés en location, en particulier dans un marché de plus en plus soucieux des enjeux environnementaux. Les résultats du DPE influencent directement la valeur locative des biens et la perception du locataire potentiel. C’est pourquoi, la plupart des investisseurs choisissent directement la rénovation clé en main pour leur investissement locatif.

Effets sur la valeur locative

Un logement bien classé, par exemple, avec une bonne efficience énergétique (classe A ou B), sera perçu comme plus attractif et valorisé sur le marché. Il permet de réduire les coûts énergétiques mensuels, ce qui représente un avantage compétitif pour le propriétaire-bailleur dans un marché où les consommations énergétiques sont de plus en plus scrutées. 

À l’inverse, les biens énergivores (F et G) peuvent entraîner une baisse de la valeur locative. Ces biens sont jugés moins confortables, avec des factures énergétiques élevées, ce qui rend leur attractivité moindre, malgré un loyer potentiellement plus bas.

Attractivité des biens pour les locataires

De plus en plus de locataires privilégient des habitations énergétiquement performantes pour éviter les consommations énergétiques excessives et réduire leur empreinte carbone. Un DPE élevé est donc un atout majeur pour un propriétaire souhaitant attirer des personnes responsables et soucieux de la gestion de leur facture d’énergie. Les logements dont la performance énergétique est inférieure à la moyenne peuvent, en revanche, rencontrer des difficultés pour trouver preneur.

Un DPE fiable et précis permet d’éviter les mauvaises surprises. En réalisant des diagnostics de qualité, le propriétaire peut prendre les mesures nécessaires pour améliorer la performance énergétique de son bien, si nécessaire. Cela permet de limiter les consommations exhorbitantes, d’améliorer le confort du logement, et de répondre aux attentes d’un marché de la location de plus en plus exigeant. Un DPE bien réalisé, en plus de respecter les exigences légales, garantit la transparence et la conformité du bien selon les aux attentes.

Les risques des passoires thermiques pour les propriétaires et les locataires

Les passoires thermiques sont des biens classés F ou G dans le DPE, qui présentent de graves lacunes en matière d’efficacité énergétique. Ces derniers, souvent anciens et mal isolés, ont un impact considérable. Voici les conséquences d’un logement classé F ou G :

  • Consommation d’énergie finale élevée : un logement passoire thermique consomme des quantités d’énergie finale disproportionnées pour assurer le chauffage et la production d’eau sanitaire. Cette importante utilisation énergétique entraîne des factures élevées, ce qui peut décourager les clients potentiels. Les propriétaires risquent également de ne pas pouvoir répercuter ces coûts élevés sur les loyers, rendant leur bien moins rentable.

  • Inconfort : les logements F ou G sont souvent mal isolés, ce qui entraîne un inconfort thermique. En hiver, ils sont plus difficiles à chauffer, et en été, ils peuvent être très chauds, ce qui génère des conditions de vie désagréables. Cela affecte directement le confort des occupants et peut mener à une insatisfaction ou même à une demande de résiliation de bail.

  • Impact environnemental : ces logements sont responsables d’une émission excessive de gaz à effet de serre, contribuant ainsi au changement climatique. La performance énergétique faible est un facteur majeur de l’utilisation d’énergie provenant de sources non renouvelables, ce qui accentue la dépendance aux énergies fossiles et augmente l’empreinte carbone des bâtiments.

La loi Elan et les mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre

La loi Elan (Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) impose des mesures strictes pour encourager la rénovation et limiter leur impact environnemental. Parmi les dispositions de cette loi, on trouve des réglementations renforcées visant à améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments, notamment en interdisant la location de maisons énergivores à partir de 2025 : 

  • Réduction des émissions de gaz : la loi Elan et les politiques environnementales actuelles encouragent les travaux afin de réduire les émissions carbone des logements classés F et G. L’objectif est d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Les propriétaires doivent donc entreprendre des travaux d’amélioration pour optimiser la performance énergétique de leurs biens et respecter les normes en vigueur.

  • Obligations de rénovation : les propriétaires de logements énergivores devront se conformer aux nouvelles exigences imposées par la loi Elan et investir dans des travaux de réhabilitation énergétique tels que l’isolation thermique des murs, des toits, des fenêtres, ou équipements énergétiques plus performants (chaudières, panneaux solaires, etc.).

Les logements mal isolés et énergivores représentent un risque en raison de leur usage d’énergie démesuré, de l’inconfort qu’elles génèrent, et de leur impact environnemental. La loi Elan et les nouvelles réglementations visent à réduire ces risques en imposant des rénovations pour améliorer la performance énergétique et réduire leur empreinte carbone.

Comment Réaliser un Diagnostic de Performance Énergétique ?

Réaliser un diagnostic de performance énergétique (DPE) est une étape essentielle pour se conformer aux exigences légales de la location et garantir que le bien respectera les critères de performance énergétique exigés par la loi. Mais comment procéder pour réaliser un DPE fiable et complet ? Voici les étapes clés pour obtenir un DPE valide et comprendre son impact sur la gestion de vos logements.

Faire appel à un diagnostiqueur certifié

Le diagnostic de performance énergétique (DPE) doit être effectué par un diagnostiqueur certifié, professionnel agréé et qualifié, qui saura évaluer la dépense d’énergie d’un logement et déterminer ses besoins en chauffage, en refroidissement, ainsi qu’en production d’eau sanitaire. Cette évaluation se base sur différents critères, tels que l’isolation du bâtiment, le type de système de chauffage, la qualité des équipements et la source d’énergie utilisée.

Le rôle du diagnostiqueur dans l’évaluation de la consommation d’énergie est de mesurer l’efficacité des installations énergétiques du logement et détermine les nécessités énergétiques nécessaires pour maintenir un confort thermique optimal. Il analyse également la qualité de l’aménagement thermique et évalue l’efficacité des systèmes de chauffage, de refroidissement et de production d’eau sanitaire.

Une fois effectué, le DPE est valide pendant 10 ans. Cela dit, il peut être renouvelé à tout moment, notamment en cas de travaux de rénovation énergétique importants ou si un propriétaire-bailleur souhaite mettre à jour les informations du diagnostic afin d’assurer la conformité de son bien aux exigences légales. Pour les logements énergivores, un DPE actualisé après des travaux de rénovation énergétique peut changer le classement du bien et éviter ainsi les sanctions liées à la non-conformité.

Coût et démarches pour obtenir un DPE

Le coût d’un DPE varie selon plusieurs facteurs, tels que la localisation du bien et sa taille. En moyenne, les tarifs pour réaliser un diagnostic de performance énergétique en France oscillent entre 100 € et 250 €, mais ils peuvent être plus élevés dans certaines régions, notamment dans les grandes agglomérations où la demande est plus importante. Dans les grandes villes comme Paris, Lyon, ou Marseille, les prix peuvent être plus élevés en raison du coût de la vie et de la proximité avec des professionnels spécialisés. À l’inverse, dans des zones moins urbanisées, les tarifs peuvent être légèrement plus bas, mais le coût reste relativement uniforme à l’échelle nationale pour ce type de prestation.

Maprimerenov, une aide financière lancée par l’État, permet de financer des travaux de rénovation énergétique, tels que l’isolation des murs, le remplacement des systèmes de chauffage ou l’installation de fenêtres plus performantes. Grâce à Maprimerenov, les propriétaires peuvent non seulement bénéficier d’une subvention pour leurs travaux, mais également améliorer leur DPE, ce qui se traduit par un logement plus confortable, moins énergivore et, surtout, conforme aux nouvelles exigences réglementaires en matière de performance énergétique.

Obligation pour les propriétaires avant toute mise en location

Depuis l’exécution des réglementations liées à la performance énergétique, les bailleurs ont l’obligation de faire réaliser un DPE avant toute location de leur bien. Ce diagnostic doit être annexé au bail de location et mentionné dans l’annonce de location pour garantir la transparence et informer les locataires sur la performance énergétique du bien. Si le logement ne respecte pas les critères d’efficience énergétique exigés, il pourrait ne pas être loué ou, dans le cas de passoires thermiques, le propriétaire pourrait être contraint de réaliser des travaux de rénovation pour améliorer le DPE avant de pouvoir mettre le bien en location.

Obtenir un DPE implique de faire appel à un diagnostiqueur certifié, dont le rôle est crucial pour évaluer la consommation d’énergie du logement et fournir des recommandations. Le coût du DPE varie selon la localisation, mais il reste une étape indispensable et obligatoire avant la location de leur bien.

Améliorer le DPE pour éviter l’interdiction de location

Face aux nouvelles exigences légales et aux interdictions potentielles de location pour les logements classés F ou G, les bailleurs doivent améliorer la qualité énergétique de leurs biens. Grâce à des travaux d’aménagement énergétique, ils peuvent non seulement de réduire la consommation d’énergie, mais aussi d’augmenter la valeur locative et d’éviter des sanctions légales.

Pour améliorer le DPE d’un logement et éviter la prohibition de l’autorisation de location, plusieurs travaux de rénovation énergétique doivent être envisagés. Parmi les solutions les plus efficaces, l’isolation des murs, des fenêtres, et des combles est primordiale, car elle permet de limiter les déperditions de chaleur et de maintenir une température confortable tout en réduisant la consommation d’énergie.

Le remplacement des équipements de chauffage et de refroidissement obsolètes ou énergivores est également une mesure clé. En optant pour des systèmes plus performants, comme des chaudières à condensation ou des pompes à chaleur, les bailleurs peuvent réduire significativement la consommation d’énergie et améliorer la classe énergétique du bien.

De plus, l’installation d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC) performante est une solution à envisager pour améliorer la qualité de l’air intérieur tout en optimisant la consommation énergétique du logement. Une VMC bien choisie contribue à maintenir une température stable sans gaspillage d’énergie, en permettant une gestion plus efficace du chauffage et de la ventilation.

En somme, pour atteindre un DPE favorable et éviter que le bien ne soit classé comme passoire thermique, il est crucial de cibler les travaux qui permettent de réduire l’énergie consommée estimée dans le logement. Ces rénovations offrent une double avantage : elles augmentent le confort et rendent le bien plus attractif auprès du locataire potentiel, tout en respectant les exigences légales.

Conclusion : optimisez votre investissement avec un DPE performant

Le diagnostic de performance énergétique (DPE) est un élément clé pour assurer un investissement locatif rentable. Les propriétaires-bailleurs peuvent mettre leur logement en location de manière conforme et éviter des sanctions. Il permet d’évaluer la consommation énergétique, les émissions carbone et d’identifier les lacunes thermiques, qui risquent d’être interdites à la location. Dans ce contexte, réaliser un DPE valide est une obligation légale essentielle.

Pour optimiser le DPE et garantir la conformité du bien, les travaux de rénovation énergétique sont indispensables. L’amélioration du cloisonnement thermique, la mise à jour des systèmes de chauffage et de refroidissement, ainsi que l’installation d’une VMC performante peuvent transformer un logement énergivore en un bien attractif et rentable.

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