Ces 10 dernières années, le secteur du crowdfunding a gagné en popularité. Au niveau mondial, il était estimé à plus de 1,4 milliard de dollars en 2023. En France, ce secteur peine à évoluer avec le crowdfunding immobilier qui fait face à certaines difficultés.
La bonne nouvelle est que le crowdfunding en France est de plus en plus rentable récemment. Selon le baromètre de Mazars et Finance Participative France FinTech, le taux de rendement des investissements s’élève désormais à 10,9%. De plus, le secteur a connu certaines modifications, surtout concernant le statut des plateformes de proposition de projets en crowdfunding. Découvrez-en plus sur le financement participatif en France à travers ce guide.
Comprendre le crowdfunding en France
Le crowdfunding est un système de collecte de fonds très moderne en France. Il permet de mobiliser des ressources afin de financer des projets et des entreprises. Dans ce secteur, plusieurs acteurs se chargent de la régulation :
- L’AMF (autorité des marchés financiers) ;
- L’ACPR (autorité de contrôle prudentiel et de résolution) ;
- Le Tracfin (Traitement du Renseignement et Actions contre les Circuits Financiers clandestins).
L’investissement immobilier en crowdfunding s’oppose aux méthodes de financement traditionnelles. Plusieurs bailleurs peuvent donc investir sur un seul projet en crowdfunding immobilier. Le tout dépend du rendement potentiel et de l’intérêt qu’ils portent au projet de l’entreprise.
Par ailleurs, l’investissement en crowdfunding se démarque par sa polyvalence et sa capacité à financer n’importe quel projet. Sur la plateforme Unstone, par exemple, les bailleurs peuvent déjà investir sur des projets immobiliers à partir d’un minimum de 100 euros. Le crowdfunding facilite également le financement de projets culturels, solidaires, etc. via des plateformes de crowdfunding généralistes comme Happy Capital.
Crowdfunding France : obligations du porteur de projet
En tant que porteur de projet, vous devez respecter certaines obligations en matière de crowdfunding immobilier en France.
À qui s’adresse le crowdfunding ?
Tout le monde peut être porteur de projet en crowdfunding immobilier. Que vous soyez un particulier ou une association, vous pouvez souscrire vos projets au financement participatif. Même les collectivités et les professionnels (société ou entrepreneur individuel) peuvent soumettre leurs projets au crowdfunding immobilier.
Les créateurs et repreneurs d’entreprises qui ont des difficultés financières peuvent aussi proposer leurs projets en crowdfunding immobilier en France. Pour finir, le financement participatif s’adapte également aux entrepreneurs qui veulent tester un projet sur le secteur.
Porteur de projet France : quelles obligations ?
Pendant la campagne de l’investissement en crowdfunding, le porteur doit définir son projet. Il faut donc qu’il précise l’identité du projet, sa nature et son objectif. S’il s’agit d’un projet d’investissement de type projet immobilier à Paris, par exemple, le porteur doit fournir plus de détails.
Dans ce cas, il doit préciser les éventuelles garanties dont bénéficient les investisseurs, les risques liés à l’investissement sur le projet, etc. Le porteur de projet indique aussi l’utilisation qu’il fera des recettes issues des collectes de fonds. Concrètement, il doit s’engager à utiliser ces fonds collectés uniquement pour mettre en œuvre le projet.
Comme la campagne de crowdfunding immobilier se fait sur une plateforme de collecte de projets, le porteur de projet doit lui verser une commission. Elle varie de 0 à 12 % des fonds collectés. Cependant, le porteur de projet doit s’assurer que la plateforme est immatriculée au registre unique des intermédiaires en assurance. C’est l’ORIAS qui se charge de la gestion de ce régime.
Tendance actuelle du marché de crowdfunding en France
Pour rendre compte cette tendance actuelle qu’est le financement participatif, Forvis Mazars et Finance Participative France ont publié le baromètre semestriel du crowdfunding immobilier. D’après les données de cette prévision du crowdfunding, l’année 2024 peut-être considérée comme une période de transition. En réalité, le premier semestre 2024 a connu une chute de 25 % des collectes du financement participatif en France.
Ces collectes s’élèvent à 830 millions d’euros en moyenne, contre une collecte moyenne de 1.106 millions d’euros en 2023. On comprend aisément ces chiffres s’il faut tenir compte de la faible performance observée sur le financement des projets. L’année 2024 a, en effet, enregistré en moyenne 46.204 projets financés contre un total de 64.556 projets financés en 2023.
Si on enregistre une telle baisse du crowdfunding en 2024, c’est notamment à cause de l’évolution des coûts des matières premières qui ralentissent le marché. Toutefois, ces collectes à faibles performances n’ont pas empêché les plateformes d’augmenter leur taux de rendement interne (TRI). Selon le baromètre de Forvis Mazars et Finance Participative France FinTech, ce taux était de 10,9 % en moyenne en 2024, contre 10,3 % en moyenne en 2023 et 9,4 % en 2022.
Crowdfunding France : pourquoi investir ?
Grâce au crowdfunding, de nombreux porteurs de projet ont accès à un capital élevé. Le montant du financement est généralement supérieur à celui obtenu auprès des sources de financement traditionnelles. De plus, le crowdfunding permet de mesurer l’impact des projets dans le secteur.
En les soumettant au public, les porteurs de projet (surtout les entrepreneurs) recueillent des avis. Ils vérifient également la compatibilité de leurs projets avec les demandes réelles du secteur. Dans une campagne de crowdfunding, le porteur de projet crée aussi un public motivé. Il se constitue principalement des personnes qui contribuent au financement du projet en crowdfunding.
Par ailleurs, un investissement en crowdfunding offre un meilleur rendement en France, notamment dans le secteur immobilier. En réalité, les collaborateurs qui participent à la formation du capital bénéficient d’un meilleur rendement. Les frais de gestion diminuent aussi, puisque le porteur de projet s’en charge avec le capital formé. Pour finir, les épargnants en crowdfunding immobilier paient moins d’impôts, quel que soit le montant des revenus.
Risques liés au crowdfunding en France
En investissant en crowdfunding en France, vous courez certains risques qu’il convient de mentionner.
Le risque de retard de remboursement
En 2024, 15 à 20 % des projets en crowdfunding immobilier affichent des retards de plus de 6 mois. Ce taux varie de 8 à 10 % en moyenne pour les retards inférieurs à 6 mois. Avec ces données, les investisseurs doivent maîtriser la hausse des retards en 2025.
Toutefois, les retards de remboursement n’impliquent pas la perte automatique de l’investisseur. Il risque quand même de voir son capital formé en crowdfunding bloqué plus longtemps que prévu. Il doit aussi veiller à ce que le projet n’accuse pas de retards importants. Sinon, il pourrait entrer en procédure collective.
Risque lié à l’augmentation des taux de défauts
Toujours selon les données du baromètre du crowdfunding de Forvis Mazars et Finance Participative France FinTech, le taux de défauts est passé de 0 à 2 % en 2023. En 2024, il s’est stabilisé à un taux de 4 %. Plusieurs raisons expliquent cette hausse du taux de défauts : retards administratifs, augmentation des coûts, etc.
Pour réaliser un investissement sur le crowdfunding en 2025, vous devez alors diversifier vos placements. Cela limite au mieux l’impact potentiel de cette hausse des taux de défauts sur votre portefeuille.
Formes de crowdfunding disponibles en France
Pour financer leur capital, les entreprises (pme, start-up, etc.) ont le choix entre quatre types de financement participatif.
Crowdfunding avec souscription de titres financiers (crowdequity)
Les start-up à fort potentiel de croissance sont souvent les porteurs de projet qui bénéficient du crowdequity. Avec ce type de crowdfunding, les investisseurs assurent le financement de l’entreprise moyennant des actions.
Sur le marché, les jeunes entreprises novatrices à fort potentiel de croissance proposent souvent leurs projets en crowdequity pour lever des fonds considérables. Ce capital leur permet de mettre en œuvre le projet pour générer des profits. Toutefois, avec ce type d’investissement, les plus-values immobilieres des investisseurs sont proportionnelles à leur apport.
SeedInvest et CircleUp sont des exemples de plateformes de collecte de projets en crowdfunding. Elles se spécialisent dans le crowdequity et bénéficient d’un bon classement avec plusieurs collectes en crowdequity.
Crowdfunding sous forme de dons
Le financement participatif sous forme de dons est le type de crowdfunding le plus bénéfique pour les porteurs de projet. En réalité, les bailleurs de fonds ne financent pas les projets en attente d’une contrepartie. Ils le font, parce qu’ils apprécient la cause de l’entreprise en crowdfunding.
Sur le marché, ce sont les organisations à but non lucratif, les start-up et les entrepreneurs sociaux qui bénéficient souvent de ce type d’investissement en crowdfunding. Cependant, si les investisseurs en crowdfunding n’espèrent pas un intérêt financier, ils font quand même l’investissement dans un but précis. Celui de profiter d’un « retour sur investissement » sous forme de bien social ou sous forme d’avantage pour la communauté.
Autrement dit, leur objectif n’est aucunement financier. Si vous voulez lancer une campagne pour ce type d’investissement en crowdfunding, vous trouverez plusieurs plateformes spécialisées. Parmi celles-ci, se trouve GoFundMe, une plateforme de collecte de projets en crowdfunding très réputée en financement participatif en France.
Financement participatif avec contrepartie
Le financement participatif avec contrepartie ressemble au crowdfunding sous forme de dons. Seul bémol, les donateurs en crowdfunding financent les projets dans un but précis. Ici, le bailleur participe à la constitution du capital de l’entreprise en échange d’une « récompense ». Il peut s’agir d’un produit ou d’un service de l’entreprise en crowdfunding.
En France, ce sont les start-up avec un nouveau service ou produit à lancer qui utilisent ce type de crowdfunding pour financer leurs projets. Ils souhaitent constituer un capital suffisant pour assurer le développement de l’entreprise ou sa production. Ce type de financement participatif convient également aux entrepreneurs qui ont des projets créatifs.
De nombreuses plateformes de crowdfunding, dont Kickstarter et Indiegogo, se spécialisent dans le financement participatif avec contrepartie. Bien entendu, vous pouvez choisir la plateforme de collecte de projets en crowdfunding qui vous intéresse en dehors de ces deux propositions. Cependant, faites attention à son classement et à sa notoriété.
Financement participatif par prêts
Le financement participatif par prêts est souvent appelé crowdlending dans le secteur du crowdfunding en France. Il fonctionne pratiquement de la même manière qu’un prêt immobilier traditionnel. La différence ici est l’emprunteur qui n’est pas une banque ou une entreprise spécialisée dans les prêts.
Avec le prêt collaboratif, l’emprunt d’argent se fait plutôt auprès d’un groupe d’investisseurs qui s’intéresse aux projets des porteurs. Avant d’obtenir le capital, ce dernier conclut un contrat de prêt par écrit avec chaque bailleur. Ensuite, chaque investisseur ouvre un compte sur la plateforme de collecte de projets pour y verser sa part. Selon les négociations, le porteur de projet en crowdfunding peut obtenir le prêt avec ou sans intérêt.
Parmi les plateformes qui se spécialisent dans ce type d’investissement participatif se trouve Lendosphère. Première plateforme de financement participatif en prêts rémunérés, cet investisseur crowdlending offre à chaque particulier la possibilité d’obtenir des prêts sans intérêts. Toutefois, la plateforme de crowdfunding ne s’intéresse qu’aux projets qui ont rapport à la transition écologique.
Que retenir des différents types de financement participatif ?
Ci-contre un tableau résumant les types de financement, leurs atouts et leurs inconvénients.
Type de financement participatif | Avantages | Inconvénients |
Financement participatif avec contrepartie | Le porteur de projet n’est pas contraint de renoncer à la propriété de son entreprise. Ce type de crowdfunding fait office d’une campagne de préventes pour un produit. | Avec ce type de crowdfunding, les plateformes de collecte de projets fonctionnent suivant le principe du « tout ou rien » (vous ne recevez pas l’argent sans atteindre les objectifs). Lancement de campagne parfois difficile et énergivore. Les plateformes de crowdfunding avec contrepartie prélèvent une commission sur les fonds collectés. |
Financement participatif par souscription de titres (crowdequity) | Obtention d’un capital plus important en crowdfunding. Bénéficier d’une collaboration à long terme avec les investisseurs en crowdequity. Profiter de l’expertise et du réseau des investisseurs en crowdfunding. | Complexité des lois et réglementations du crowdfunding. Exigences strictes de reporting aux investisseurs en crowdequity. Le crowdequity oblige l’obtention d’un résultat satisfaisant. |
Crowdfunding par prêts (crowdlending) | Conservation de la propriété en crowlending. Le crowdlending facilite l’obtention du prêt. Échéancier de remboursement du crowdlending fixe. Prêts parfois moins coûteux en crowlending. | En crowlending, vous avez l’obligation de rembourser le prêt. Perte de crédibilité dans le secteur du crowlending en cas de retard de remboursement. |
Crowdfunding sous forme de dons | Pas de remboursement ou de partage d’action lors du crowdfunding. Obtention de soutien pour atteindre son objectif en crowdfunding. | Incertitude sur l’obtention de financement lors de la campagne de crowdfunding. Exposition de votre idée en public. |
Quel est le statut des plateformes de crowdfunding en France ?
Depuis 2014, les plateformes de crowdfunding en France sont soumises au statut d’Intermédiaire en Financement Participatif et de Conseiller en Investissements Participatifs. Toutefois, à partir de 2020, un nouveau statut de crowdfunding a été mis en place : prestataire de service de financement participatif.
Le statut de prestataire de service de financement participatif (PSFP)
Le règlement européen UE 2020/1503 du 7 octobre 2020 est responsable de la création du statut PSFP. Il a harmonisé l’ancienne réglementation au niveau de l’Union européenne. Ainsi, une plateforme qui souhaite investir en crowdfunding doit désormais obtenir ce statut.
Selon l’European Crowdfunding Service Provider, une plateforme de collecte de projets qui bénéficie de ce statut peut proposer ses activités dans les différents pays européens. Finalement, la loi en crowdfunding est entrée en vigueur le 10 novembre 2020 et mise en application le 10 novembre 2021.
À partir de cet instant, les plateformes de collecte de projets existantes ont bénéficié d’une durée de transition pour se mettre en règle. Le délai était fixé pour le 10 novembre 2022, mais il a finalement été prolongé jusqu’au 10 novembre 2023. Actuellement, une plateforme de crowdfunding est tenue d’obtenir ce statut avant de proposer ses services en ligne.
Le statut IFP existe toujours
Malgré la création du statut PSFP, une plateforme qui propose des projets en crowdfunding peut toujours fonctionner suivant le statut français d’Intermédiaire en Financement Participatif. Pour en bénéficier, elle doit juste proposer le financement de projets qui n’ont pas d’objectif commercial.
Une plateforme qui propose le financement de projets en crowdfunding par des dons est aussi éligible à ce statut français. Il s’applique également à une plateforme qui propose le financement de projets en crowdfunding par des prêts à titre gratuit. En dehors des plateformes qui proposent ces types de projets, toutes les autres plateformes doivent avoir le nouveau statut.
Comment choisir sa plateforme de crowdfunding en 2025 ?
Pour choisir une plateforme qui propose des projets de crowdfunding, il faut d’abord déterminer l’objectif de financement. Cela consiste à connaître l’utilisation qui se fera du capital à obtenir. C’est aussi pendant cette phase de réflexion que vous serez orienté sur le type de plateforme de proposition de projets à choisir : plateforme généraliste ou spécifique.
Ensuite, effectuez une évaluation approfondie des plateformes. Pour ce faire, informez-vous sur le nombre de projets financés et sur la typologie des projets les plus représentés. L’audience des plateformes et la qualité des visiteurs sont aussi des indicateurs très importants. Lorsque vous consultez les projets, essayez de noter la somme moyenne collectée. Vérifiez également le nombre de projets similaires sur la plateforme, le nombre de contributeurs, etc.
Après cette analyse, allez encore plus loin et vérifiez le classement de la plateforme. Si elle bénéficie d’un meilleur classement, elle jouit peut-être d’une bonne notoriété. Rendez-vous également sur des sites d’avis pour lire les différents commentaires. Cela permet d’avoir son propre avis et de partager l’expérience des anciens utilisateurs de la plateforme d’investissement en crowdfunding.
Crowdfunding France : un investissement à fort potentiel
Le crowdfunding fait actuellement partie des investissements les plus rentables en France. Bien entendu, le baromètre du crowdfunding montre une année de transition 2024 en baisse. Malgré cette chute, les plateformes d’investissements en crowdfunding n’ont pas hésité à élever le taux de rendement.
De nombreuses associations comme le Financement Participatif France apportent aussi leur aide pour optimiser la performance de ce secteur. De plus, les prévisions annoncent un secteur de crowdfunding en hausse d’ici 2030.
Cependant, pour améliorer la performance de vos investissements, vous devez bien choisir les plateformes d’investissement. Pour ce faire, il existe plusieurs critères qui facilitent ce choix pour un investissement rentable.