Quel rendement locatif viser ?

Article rédigé par Manuel Ravier
CEO d' Investmarket
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Quel rendement locatif viser ? Si vous souhaitez entrer dans le club des 3 millions de Français qui investissent dans la pierre en achetant votre premier bien, cette question se pose pour vous ! MesurĂ©e par un taux, la rentabilitĂ© d’un investissement Ă  atteindre dĂ©pend de certains paramĂštres dont nous tĂącherons, dans cet article, de vous donner les clĂ©s.

Calculer sa rentabilité locative : la base

rentablité locative brute:netteAvant mĂȘme de penser rendement locatif, il est utile de revenir sur le marqueur qui sert Ă  en Ă©valuer la performance de votre placement, soit le taux de rentabilitĂ©. C’est lui qui permet Ă  l’investisseur de ne pas partir Ă  l’aventure, mais de tabler sur un investissement immobilier vraiment rentable, Ă  chaque fois qu’il met son argent en jeu. Plusieurs niveaux de prĂ©cision caractĂ©risent ce taux : chacun a son utilitĂ© dans le processus de choix d’un bien.

La rentabilitĂ© brute d’un investissement immobilier

Nul besoin d’un simulateur pour la calculer. Elle porte sur un rapport simple entre le coĂ»t d’achat d’un bien immobilier et les recettes projetĂ©es de ce bien, en d’autres termes, le loyer. On calcule ce taux sur un an, en divisant le prix d’achat du bien par l’ensemble du revenu d’un investissement locatif, le tout multipliĂ© par 100. On obtient ainsi un premier taux indicatif : le rendement brut. Cependant, la rentabilitĂ© brute (ou rendement locatif brut), n’est, en effet, pas significative pour une dĂ©cision d’achat. Elle ne sert que de premiĂšre approche pour mesurer l’intĂ©rĂȘt de ce bien ou pour comparer plusieurs possibilitĂ©s entre elles. Souvent affichĂ©e comme une fin en soi et non comme un simple guide, ce ratio n’est pas complet pour une prise de dĂ©cision sur un projet car il manque le calcul du rendement net, le taux de rentabilitĂ© interne et la valeur actuelle nette.

La formule du rendement locatif brut

Rendement locatif = Loyer annuel / coĂ»t total de l’opĂ©ration *100

Quelle rentabilité brute ?

La rentabilitĂ© brute moyenne Ă  Paris est situĂ©e entre 3 et 4 %, la fourchette haute concernant les biens de petite taille comme les studios. En province, cette rentabilitĂ© monte entre 4 et 7 %. NĂ©anmoins, dans l’optique de viser un bon rendement locatif, il est prĂ©fĂ©rable de s’intĂ©resser Ă  des taux plus hauts.

La rentabilité nette

On entend par rentabilitĂ© nette, la rentabilitĂ© nette de charges. C’est-Ă -dire que l’on comprend dans le calcul le montant des charges incombant au propriĂ©taire qui rĂ©alise un investissement locatif. Ce montant va comprendre les frais de notaire, qui peuvent atteindre jusqu’à 7 % du prix du bien dans l’ancien, ainsi que d’autres charges comme les charges de copropriĂ©tĂ©, la taxe fonciĂšre, les frais d’assurances, les taux d’intĂ©rĂȘt au niveau de l’emprunt, et le coĂ»t des Ă©ventuels travaux de restauration. Le total de ces charges sera ajoutĂ© au prix du bien dans le calcul du taux, ce qui aura pour effet de le rĂ©duire, mais d’aboutir aussi Ă  une estimation plus rĂ©aliste.

La rentabilité nette-nette

Rentabilité nettePour avoir une idĂ©e vraiment prĂ©cise du taux de rentabilitĂ© d’un bien, la fiscalitĂ© est un Ă©lĂ©ment majeur Ă  comprendre dans les calculs. Selon le montage fiscal et le dispositif choisi, les chiffres peuvent considĂ©rablement varier. La rentabilitĂ© nette-nette consiste Ă  intĂ©grer l’impact des impĂŽts dans le calcul, en dĂ©duisant les charges d’impĂŽts et de prĂ©lĂšvements sociaux des recettes locatives. C’est en gĂ©nĂ©ral cette derniĂšre que l’on eut utiliser pour comparer Ă  d’autres placements comme le livret A.

Le calcul des cash-flows

Il concerne un autre indicateur en ligne de mire de tous les investisseurs. BasĂ© sur les flux de trĂ©sorerie, il consiste Ă  prendre en compte chaque mois, le montant final restant Ă  l’investisseur, une fois toutes les charges acquittĂ©es et le loyer empochĂ©. CumulĂ©s sur un an, le calcul des cashflows donne lieu au calcul du TRI, ou taux de rendement interne, qui va mesurer la performance de l’effet levier du crĂ©dit immobilier.

Quel est l’investissement locatif le plus rentable ?

L’investissement locatif le plus rentable est celui qui rĂ©pond le mieux aux besoins d’un investisseur. En tenant compte de ses objectifs, de son budget, mais aussi de sa capacitĂ© Ă  prendre des risques et de ses prĂ©fĂ©rences en matiĂšre de gestion, il sera possible d’identifier prĂ©cisĂ©ment le bien le plus intĂ©ressant, tant d’un point de vue financier que d’un point de vue de son utilisation. Mais de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, on considĂšre que les colocations et les immeubles de rapport sont les investissements les plus rentables.

Le rendement locatif varie selon les villes.

Il est donc conseillĂ© de comparer les rendements locatifs moyens des diffĂ©rentes villes afin de dĂ©terminer celles qui sont les plus rentables et dĂ©finir oĂč investir. Le rendement peut aller du simple au triple selon la ville !

Le plus important reste cependant de s’assurer que le bien choisi rĂ©pond aux attentes et aux objectifs de l’investisseur.

Alors quel rendement locatif viser ?

rentablité locative rendementQuand le calcul de la rentabilitĂ© locative de son investissement devient plus clair pour l’investisseur, la question de quel rendement locatif viser demeure. Deux clĂ©s vont permettre d’y rĂ©pondre, autour de l’autofinancement du bien d’abord, puis des objectifs de l’investisseur ensuite.

Assurer l’autofinancement du bien

La base d’un investissement rĂ©ussi, quel que soit le taux de rendement que l’on en attend, est avant tout de ne pas faire perdre d’argent. Un investissement locatif peut, en effet, devenir un boulet dans le patrimoine d’un investisseur, si les traites de l’emprunt grĂšvent son budget avec une plus-value Ă  la revente incertaine. Pour cette raison, le rendement que l’on doit viser Ă  minima est celui qui assure l’autofinancement du bien.

La rĂšgle des 70 %

Il n’est pas difficile de s’assurer de l’autofinancement d’un bien en se basant sur les cash-flows qu’il va gĂ©nĂ©rer chaque mois. Globalement, les flux de trĂ©sorerie sortants, qui rĂ©sident dans les charges, doivent ĂȘtre entiĂšrement absorbĂ©s par les recettes locatives, tout en laissant un excĂ©dant. Ce qui signifie que les coĂ»ts affĂ©rent au remboursement du prĂȘt, Ă  ses intĂ©rĂȘts, ainsi que les charges, n’excĂšdent jamais le total des recettes locatives pour le bien. Pour s’en assurer, on conseille la rĂšgle des 70 %, soit que le montant des mensualitĂ©s du prĂȘt ne dĂ©passe pas 70 % des recettes locatives, de maniĂšre Ă  ce que les 30 % restants puissent couvrir les dĂ©penses de fonctionnement du bien : travaux de copropriĂ©tĂ©, frais d’entretien, etc.

Cette rĂšgle n’est pas toujours facile Ă  appliquer, mais elle a le gros avantage de permettre de distinguer rapidement si acquĂ©rir un bien immobilier en vaut la peine, ou si quelques ajustements sont nĂ©cessaires. Un bien qui dĂ©gage un cash flow insuffisant peut, en effet, dĂ©gager un meilleur rendement locatif si l’on joue sur 2 variables, en :

  • rĂ©duisant le montant des mensualitĂ©s de prĂȘt : comme, par exemple, en nĂ©gociant mieux ses mensualitĂ©s d’emprunt, en rallongeant la durĂ©e du prĂȘt ou en augmentant son apport personnel ;
  • ou en accroissant les recettes locatives grĂące Ă  une stratĂ©gie “haut rendement”, comme la location saisonniĂšre, la colocation ou la location meublĂ©e sous le rĂ©gime LMNP.

Limites de la rentabilité

La rentabilitĂ© est un peu la boussole des investisseurs, mais cela ne doit pas faire oublier qu’elle n’est pas le seul critĂšre qui doit prĂ©sider Ă  l’achat d’un nouveau bien immobilier. La revente et l’objectif de la plus-value ne doivent jamais ĂȘtre occultĂ©s. Car l’argent que l’on gagne grĂące Ă  un trĂšs bon rendement locatif durant la durĂ©e de dĂ©tention d’un bien, peut trĂšs bien ĂȘtre perdu avec une moins-value lors d’une revente. N’oubliez pas aussi, Ă  ce propos, que les revenus locatifs sont plus lourdement imposĂ©s qu’une plus-value immobiliĂšre. Il est vivement conseillĂ©, donc, de toujours considĂ©rer un investissement locatif dans sa globalitĂ©. Cela se conçoit en portant son choix sur des biens sujets Ă  une revalorisation constante, situĂ©s dans des quartiers “porteurs”. Mieux vaut donc Ă©viter les logements Ă  bas coĂ»t, qui demanderont des concessions sur le prix en cas de revente.

Ensuite, il ne faut pas oublier que le rendement est en immobilier fonction du risque, et qu’à de forts rendements vont correspondre de forts risques locatifs. Il existe Ă  cet Ă©gard, deux grandes typologies d’investisseurs : ceux d’abord qui vont privilĂ©gier le rendement locatif pour construire rapidement un parc locatif rentable, jouant Ă  fond sur l’effet de levier du crĂ©dit. Et il existe les autres, amateurs d’investissements Ă  visĂ©e patrimoniale sur du long terme (minimum 20 ans), qui privilĂ©gient avant tout la valeur de leurs biens.

Comment atteindre le rendement locatif souhaité ?

rentablité locative fiscalitéUne fois que l’on a une idĂ©e plus prĂ©cise du ou des cashflows que l’on souhaite obtenir, il convient aussi de repĂ©rer les moyens Ă  mettre en Ɠuvre pour les atteindre. Cela se joue beaucoup avec le choix du bien, mais aussi en Ă©vitant quelques piĂšges.

Les bases d’un bon rendement locatif

L’emplacement

On le rĂ©pĂšte souvent, mais l’emplacement d’un bien dĂ©termine, pour une bonne partie, le futur rendement locatif d’un bien. On prĂ©fĂšre, bien sĂ»r, toujours des biens situĂ©s en centre-ville proches de toutes les commoditĂ©s, pour lesquels il y aura toujours des locataires. On aura le soin de choisir l’emplacement en fonction aussi de la typologie du bien : soit situĂ© prĂšs des universitĂ©s pour un logement Ă©tudiant, ou prĂšs d’un pĂŽle d’activitĂ© s’il s’adresse Ă  de jeunes actifs.

La gestion

S’occuper soi-mĂȘme de la gestion locative, soit trouver les locataires, Ă©tablir les baux et les quittances et s’occuper des contentieux, prend du temps. Mais cela fait aussi Ă©conomiser sur les coĂ»ts de fonctionnement et optimise les ratios. Il en est de mĂȘme pour les travaux : ĂȘtre capable d’en faire soi-mĂȘme une partie permet d’économiser sur la somme empruntĂ©e, donc de faire baisser ses mensualitĂ©s de prĂȘt et d’accroĂźtre son rendement locatif.

La fiscalité

Tout revenu issu d’un investissement immobilier est taxĂ©, mais la fiscalitĂ© immobiliĂšre offre de multiples possibilitĂ©s d’allĂ©ger ce poste par un montage bien Ă©tudiĂ©. Dispositif Pinel en achetant dans le neuf, dĂ©ficit foncier pour acheter un bien Ă  rĂ©nover, ou LMNP pour louer en meublĂ© en dĂ©fiscalisant, il y en a un peu pour tous les goĂ»ts. Une grande diversitĂ© de rĂ©gime qui dĂ©montre que l’on ne peut s’intĂ©resser Ă  l’immobilier en faisant l’impasse sur le sujet. Sachant que le choix du mauvais rĂ©gime fiscal peut faire basculer un investissement dans le rouge, ne sous estimez jamais ce chapitre dans vos calculs de rendement.

La stratégie locative

stratégie rendement locatifGĂ©nĂ©rer de forts taux de rendement correspond souvent Ă  un type de location spĂ©cifique, particuliĂšrement rĂ©munĂ©rateur, que l’on qualifie Ă  “haut rendement”. La colocation et la location saisonniĂšre en sont les plus connues, avec des taux atteignant sans problĂšme les 2 chiffres.

Attention cependant à la location saisonniÚre autour de laquelle les pouvoirs publics ont resserré leur étau par des rÚglementations de plus en plus contraignantes, et dont la gestion locative est lourde et chronophage.

Les piĂšges

Quelques-uns guettent votre rentabilitĂ© et se cachent souvent derriĂšre un prix trop bas Ă  l’achat. Un tel bien est-il bien situĂ© ? Si tel n’est pas le cas, il risque d’ĂȘtre difficile Ă  louer, et donc exposĂ© au risque de la vacance locative, tout en Ă©tant difficile Ă  revendre.

Est-il en bon Ă©tat ? Si cela n’est encore pas le cas, il vous expose Ă  des travaux de rĂ©novation, Ă  entreprendre avant d’acheter le bien, de maniĂšre Ă  ne pas connaĂźtre d’hĂ©morragie au niveau de votre trĂ©sorerie plus tard.

Quand la rentabilité locative baisse

S’intĂ©resser Ă  la rentabilitĂ© locative d’un investissement n’intervient pas qu’en phase d’acquisition du bien, mais peut se faire aussi lorsqu’un bien fait partie d’un parc locatif que l’on souhaite auditer. L’intĂ©rĂȘt sera alors de ne conserver que les biens ayant une bonne rentabilitĂ©. ConcrĂštement, que doit-on faire ?

D’abord ne garder que les biens estimĂ©s rentables, soit ceux dont les taux de rendement ne soient pas infĂ©rieurs Ă  1 % Ă  Paris, ou Ă  4 % en province.