Quel rendement locatif viser ? Si vous souhaitez entrer dans le club des 3 millions de Français qui investissent dans la pierre en achetant votre premier bien, cette question se pose pour vous ! MesurĂ©e par un taux, la rentabilitĂ© dâun investissement Ă atteindre dĂ©pend de certains paramĂštres dont nous tĂącherons, dans cet article, de vous donner les clĂ©s.
Calculer sa rentabilité locative : la base
Avant mĂȘme de penser rendement locatif, il est utile de revenir sur le marqueur qui sert Ă en Ă©valuer la performance de votre placement, soit le taux de rentabilitĂ©. Câest lui qui permet Ă lâinvestisseur de ne pas partir Ă lâaventure, mais de tabler sur un investissement immobilier vraiment rentable, Ă chaque fois quâil met son argent en jeu. Plusieurs niveaux de prĂ©cision caractĂ©risent ce taux : chacun a son utilitĂ© dans le processus de choix dâun bien.
La rentabilitĂ© brute d’un investissement immobilier
Nul besoin d’un simulateur pour la calculer. Elle porte sur un rapport simple entre le coĂ»t dâachat dâun bien immobilier et les recettes projetĂ©es de ce bien, en d’autres termes, le loyer. On calcule ce taux sur un an, en divisant le prix dâachat du bien par l’ensemble du revenu d’un investissement locatif, le tout multipliĂ© par 100. On obtient ainsi un premier taux indicatif : le rendement brut. Cependant, la rentabilitĂ© brute (ou rendement locatif brut), nâest, en effet, pas significative pour une dĂ©cision dâachat. Elle ne sert que de premiĂšre approche pour mesurer lâintĂ©rĂȘt de ce bien ou pour comparer plusieurs possibilitĂ©s entre elles. Souvent affichĂ©e comme une fin en soi et non comme un simple guide, ce ratio n’est pas complet pour une prise de dĂ©cision sur un projet car il manque le calcul du rendement net, le taux de rentabilitĂ© interne et la valeur actuelle nette.
La formule du rendement locatif brut
Rendement locatif = Loyer annuel / coĂ»t total de l’opĂ©ration *100
Quelle rentabilité brute ?
La rentabilitĂ© brute moyenne Ă Paris est situĂ©e entre 3 et 4 %, la fourchette haute concernant les biens de petite taille comme les studios. En province, cette rentabilitĂ© monte entre 4 et 7 %. NĂ©anmoins, dans lâoptique de viser un bon rendement locatif, il est prĂ©fĂ©rable de sâintĂ©resser Ă des taux plus hauts.
La rentabilité nette
On entend par rentabilitĂ© nette, la rentabilitĂ© nette de charges. Câest-Ă -dire que lâon comprend dans le calcul le montant des charges incombant au propriĂ©taire qui rĂ©alise un investissement locatif. Ce montant va comprendre les frais de notaire, qui peuvent atteindre jusquâĂ 7 % du prix du bien dans lâancien, ainsi que dâautres charges comme les charges de copropriĂ©tĂ©, la taxe fonciĂšre, les frais dâassurances, les taux dâintĂ©rĂȘt au niveau de lâemprunt, et le coĂ»t des Ă©ventuels travaux de restauration. Le total de ces charges sera ajoutĂ© au prix du bien dans le calcul du taux, ce qui aura pour effet de le rĂ©duire, mais dâaboutir aussi Ă une estimation plus rĂ©aliste.
La rentabilité nette-nette
Pour avoir une idĂ©e vraiment prĂ©cise du taux de rentabilitĂ© dâun bien, la fiscalitĂ© est un Ă©lĂ©ment majeur Ă comprendre dans les calculs. Selon le montage fiscal et le dispositif choisi, les chiffres peuvent considĂ©rablement varier. La rentabilitĂ© nette-nette consiste Ă intĂ©grer lâimpact des impĂŽts dans le calcul, en dĂ©duisant les charges dâimpĂŽts et de prĂ©lĂšvements sociaux des recettes locatives. C’est en gĂ©nĂ©ral cette derniĂšre que l’on eut utiliser pour comparer Ă d’autres placements comme le livret A.
Le calcul des cash-flows
Il concerne un autre indicateur en ligne de mire de tous les investisseurs. BasĂ© sur les flux de trĂ©sorerie, il consiste Ă prendre en compte chaque mois, le montant final restant Ă lâinvestisseur, une fois toutes les charges acquittĂ©es et le loyer empochĂ©. CumulĂ©s sur un an, le calcul des cashflows donne lieu au calcul du TRI, ou taux de rendement interne, qui va mesurer la performance de lâeffet levier du crĂ©dit immobilier.
Quel est l’investissement locatif le plus rentable ?
L’investissement locatif le plus rentable est celui qui rĂ©pond le mieux aux besoins d’un investisseur. En tenant compte de ses objectifs, de son budget, mais aussi de sa capacitĂ© Ă prendre des risques et de ses prĂ©fĂ©rences en matiĂšre de gestion, il sera possible d’identifier prĂ©cisĂ©ment le bien le plus intĂ©ressant, tant d’un point de vue financier que d’un point de vue de son utilisation. Mais de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, on considĂšre que les colocations et les immeubles de rapport sont les investissements les plus rentables.
Le rendement locatif varie selon les villes.
Il est donc conseillĂ© de comparer les rendements locatifs moyens des diffĂ©rentes villes afin de dĂ©terminer celles qui sont les plus rentables et dĂ©finir oĂč investir. Le rendement peut aller du simple au triple selon la ville !
Le plus important reste cependant de s’assurer que le bien choisi rĂ©pond aux attentes et aux objectifs de l’investisseur.
Alors quel rendement locatif viser ?
Quand le calcul de la rentabilitĂ© locative de son investissement devient plus clair pour lâinvestisseur, la question de quel rendement locatif viser demeure. Deux clĂ©s vont permettre dây rĂ©pondre, autour de lâautofinancement du bien dâabord, puis des objectifs de lâinvestisseur ensuite.
Assurer lâautofinancement du bien
La base dâun investissement rĂ©ussi, quel que soit le taux de rendement que lâon en attend, est avant tout de ne pas faire perdre dâargent. Un investissement locatif peut, en effet, devenir un boulet dans le patrimoine dâun investisseur, si les traites de lâemprunt grĂšvent son budget avec une plus-value Ă la revente incertaine. Pour cette raison, le rendement que lâon doit viser Ă minima est celui qui assure lâautofinancement du bien.
La rĂšgle des 70 %
Il nâest pas difficile de sâassurer de lâautofinancement dâun bien en se basant sur les cash-flows quâil va gĂ©nĂ©rer chaque mois. Globalement, les flux de trĂ©sorerie sortants, qui rĂ©sident dans les charges, doivent ĂȘtre entiĂšrement absorbĂ©s par les recettes locatives, tout en laissant un excĂ©dant. Ce qui signifie que les coĂ»ts affĂ©rent au remboursement du prĂȘt, Ă ses intĂ©rĂȘts, ainsi que les charges, nâexcĂšdent jamais le total des recettes locatives pour le bien. Pour sâen assurer, on conseille la rĂšgle des 70 %, soit que le montant des mensualitĂ©s du prĂȘt ne dĂ©passe pas 70 % des recettes locatives, de maniĂšre Ă ce que les 30 % restants puissent couvrir les dĂ©penses de fonctionnement du bien : travaux de copropriĂ©tĂ©, frais dâentretien, etc.
Cette rĂšgle nâest pas toujours facile Ă appliquer, mais elle a le gros avantage de permettre de distinguer rapidement si acquĂ©rir un bien immobilier en vaut la peine, ou si quelques ajustements sont nĂ©cessaires. Un bien qui dĂ©gage un cash flow insuffisant peut, en effet, dĂ©gager un meilleur rendement locatif si lâon joue sur 2 variables, en :
- rĂ©duisant le montant des mensualitĂ©s de prĂȘt : comme, par exemple, en nĂ©gociant mieux ses mensualitĂ©s dâemprunt, en rallongeant la durĂ©e du prĂȘt ou en augmentant son apport personnel ;
- ou en accroissant les recettes locatives grĂące Ă une stratĂ©gie âhaut rendementâ, comme la location saisonniĂšre, la colocation ou la location meublĂ©e sous le rĂ©gime LMNP.
Limites de la rentabilité
La rentabilitĂ© est un peu la boussole des investisseurs, mais cela ne doit pas faire oublier quâelle nâest pas le seul critĂšre qui doit prĂ©sider Ă lâachat dâun nouveau bien immobilier. La revente et lâobjectif de la plus-value ne doivent jamais ĂȘtre occultĂ©s. Car lâargent que lâon gagne grĂące Ă un trĂšs bon rendement locatif durant la durĂ©e de dĂ©tention dâun bien, peut trĂšs bien ĂȘtre perdu avec une moins-value lors dâune revente. Nâoubliez pas aussi, Ă ce propos, que les revenus locatifs sont plus lourdement imposĂ©s quâune plus-value immobiliĂšre. Il est vivement conseillĂ©, donc, de toujours considĂ©rer un investissement locatif dans sa globalitĂ©. Cela se conçoit en portant son choix sur des biens sujets Ă une revalorisation constante, situĂ©s dans des quartiers âporteursâ. Mieux vaut donc Ă©viter les logements Ă bas coĂ»t, qui demanderont des concessions sur le prix en cas de revente.
Ensuite, il ne faut pas oublier que le rendement est en immobilier fonction du risque, et quâĂ de forts rendements vont correspondre de forts risques locatifs. Il existe Ă cet Ă©gard, deux grandes typologies dâinvestisseurs : ceux dâabord qui vont privilĂ©gier le rendement locatif pour construire rapidement un parc locatif rentable, jouant Ă fond sur lâeffet de levier du crĂ©dit. Et il existe les autres, amateurs dâinvestissements Ă visĂ©e patrimoniale sur du long terme (minimum 20 ans), qui privilĂ©gient avant tout la valeur de leurs biens.
Comment atteindre le rendement locatif souhaité ?
Une fois que lâon a une idĂ©e plus prĂ©cise du ou des cashflows que lâon souhaite obtenir, il convient aussi de repĂ©rer les moyens Ă mettre en Ćuvre pour les atteindre. Cela se joue beaucoup avec le choix du bien, mais aussi en Ă©vitant quelques piĂšges.
Les bases dâun bon rendement locatif
Lâemplacement
On le rĂ©pĂšte souvent, mais lâemplacement dâun bien dĂ©termine, pour une bonne partie, le futur rendement locatif dâun bien. On prĂ©fĂšre, bien sĂ»r, toujours des biens situĂ©s en centre-ville proches de toutes les commoditĂ©s, pour lesquels il y aura toujours des locataires. On aura le soin de choisir lâemplacement en fonction aussi de la typologie du bien : soit situĂ© prĂšs des universitĂ©s pour un logement Ă©tudiant, ou prĂšs dâun pĂŽle dâactivitĂ© sâil sâadresse Ă de jeunes actifs.
La gestion
Sâoccuper soi-mĂȘme de la gestion locative, soit trouver les locataires, Ă©tablir les baux et les quittances et sâoccuper des contentieux, prend du temps. Mais cela fait aussi Ă©conomiser sur les coĂ»ts de fonctionnement et optimise les ratios. Il en est de mĂȘme pour les travaux : ĂȘtre capable dâen faire soi-mĂȘme une partie permet dâĂ©conomiser sur la somme empruntĂ©e, donc de faire baisser ses mensualitĂ©s de prĂȘt et dâaccroĂźtre son rendement locatif.
La fiscalité
Tout revenu issu d’un investissement immobilier est taxĂ©, mais la fiscalitĂ© immobiliĂšre offre de multiples possibilitĂ©s dâallĂ©ger ce poste par un montage bien Ă©tudiĂ©. Dispositif Pinel en achetant dans le neuf, dĂ©ficit foncier pour acheter un bien Ă rĂ©nover, ou LMNP pour louer en meublĂ© en dĂ©fiscalisant, il y en a un peu pour tous les goĂ»ts. Une grande diversitĂ© de rĂ©gime qui dĂ©montre que lâon ne peut sâintĂ©resser Ă lâimmobilier en faisant lâimpasse sur le sujet. Sachant que le choix du mauvais rĂ©gime fiscal peut faire basculer un investissement dans le rouge, ne sous estimez jamais ce chapitre dans vos calculs de rendement.
La stratégie locative
GĂ©nĂ©rer de forts taux de rendement correspond souvent Ă un type de location spĂ©cifique, particuliĂšrement rĂ©munĂ©rateur, que lâon qualifie Ă âhaut rendementâ. La colocation et la location saisonniĂšre en sont les plus connues, avec des taux atteignant sans problĂšme les 2 chiffres.
Attention cependant à la location saisonniÚre autour de laquelle les pouvoirs publics ont resserré leur étau par des rÚglementations de plus en plus contraignantes, et dont la gestion locative est lourde et chronophage.
Les piĂšges
Quelques-uns guettent votre rentabilitĂ© et se cachent souvent derriĂšre un prix trop bas Ă lâachat. Un tel bien est-il bien situĂ© ? Si tel nâest pas le cas, il risque dâĂȘtre difficile Ă louer, et donc exposĂ© au risque de la vacance locative, tout en Ă©tant difficile Ă revendre.
Est-il en bon Ă©tat ? Si cela nâest encore pas le cas, il vous expose Ă des travaux de rĂ©novation, Ă entreprendre avant dâacheter le bien, de maniĂšre Ă ne pas connaĂźtre dâhĂ©morragie au niveau de votre trĂ©sorerie plus tard.
Quand la rentabilité locative baisse
SâintĂ©resser Ă la rentabilitĂ© locative dâun investissement nâintervient pas quâen phase dâacquisition du bien, mais peut se faire aussi lorsquâun bien fait partie dâun parc locatif que lâon souhaite auditer. LâintĂ©rĂȘt sera alors de ne conserver que les biens ayant une bonne rentabilitĂ©. ConcrĂštement, que doit-on faire ?
Dâabord ne garder que les biens estimĂ©s rentables, soit ceux dont les taux de rendement ne soient pas infĂ©rieurs Ă 1 % Ă Paris, ou Ă 4 % en province.
